Obligation du propriétaire et du locataire : chacun doit s'informer

Points clés


Obligation du propriétaire et du locataire : chacun doit s'informer
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Il est important de retenir l'obligation du propriétaire et du locataire avant de lancer un investissement locatif en France. En effet, la question des responsabilités respectives revient systématiquement lors de la signature d'un bail ou lors d'un litige.

Le propriétaire doit fournir un logement décent respectant les normes énergétiques avec une interdiction des passoires thermiques. Il faut aussi assurer la jouissance paisible des lieux. Le prestataire que vous allez choisir saura vous aider pour vous offrir une rentabilité de 4 % au minimum chaque année.

D'un autre côté, le locataire doit s'acquitter du loyer, des charges récupérables et assurer l'entretien courant du bien. Cette répartition, encadrée par la loi n° 89-462 et les décrets de décence, fixe une ligne de démarcation précise entre les deux parties. Avec l'accompagnement d'une agence de gestion locative, il est plus facile pour le propriétaire et le locataire de s'orienter.

Un bon prestataire saura vous aider à respecter chaque engagement qui vous attend sur le marché. La compréhension de la situation par l'agence lui permet de prévenir les risques de conflits entre le propriétaire et le locataire. Avant d'aller plus loin, vous pouvez toujours vous informer sur les devoirs de chacun et les évolutions réglementaires.

Les devoirs du bailleur : sécurité, performance et transparence

Investir dans l'immobilier locatif implique des responsabilités légales et éthiques envers vos locataires. Le cadre réglementaire français protège l'occupant tout en sécurisant votre patrimoine. Comprendre ces obligations transforme une contrainte en levier de valorisation.

La décence énergétique : le tournant depuis janvier 2025

L'année 2026 marque un point de bascule majeur. À partir du 1er janvier 2025, il est interdit de mettre en location un logement classé G au DPE (Diagnostic de Performance Énergétique). Cette mesure, issue de la loi Climat et Résilience, vise à éradiquer les passoires thermiques du parc locatif français.

Concrètement, si votre bien affiche une consommation supérieure à 330 kWh/m²/an. Vous devez engager des travaux de rénovation énergétique avant toute nouvelle mise en location. L'isolation par l'extérieur, le remplacement des équipements de chauffage vétustes et l'amélioration de la ventilation deviennent prioritaires.

Votre agence de location peut vous accompagner efficacement dans cette transition. Un bien rénové en classe D ou C se loue 12 à 18% plus cher qu'une passoire thermique, avec un taux de vacance divisé par trois. Les aides de l'ANAH et MaPrimeRénov' transforment cet engagement en opportunité patrimoniale.

Ce qui incombe au bailleur : réparations structurelles et clos-couvert

Le propriétaire assume l'intégralité des grosses réparations définies par l'article 606 du Code civil : murs porteurs, voûtes, poutres, toiture complète, murs de soutènement, évacuation des eaux pluviales. Ces travaux garantissent la solidité et la pérennité du bâtiment. Au-delà de cette liste, vous devez également prendre en charge le remplacement complet des équipements lorsqu'ils deviennent vétustes ou inutilisables.

A cela s'ajoute la réfection des installations électriques et de plomberie encastrées et la mise aux normes de sécurités comme les détecteurs de fumée. Il ne faut pas non plus ignorer les travaux d'amélioration énergétique imposés par la loi.  Il est avisé de bien préparer un budget annuel pour éviter les mauvaises surprises tout en sécurisant la trésorerie locative.

La gestion des documents obligatoires : traçabilité et conformité

Un bail en règle exige une série de documents que vous devez fournir au locataire lors de la signature dont les suivants :

  • Le dossier de diagnostics techniques : DPE, état des risques naturels et technologiques et diagnostic plomb (si construction avant 1949). Notez aussi le diagnostic amiante (avant 1997), gaz et électricité (si installation de plus de 15 ans). N'oubliez pas le diagnostic bruit (zones exposées) et l'état de l'installation d'assainissement non collectif
  • Le contrat de bail conforme aux modèles types fixés par décret
  • L'état des lieux contradictoire d'entrée (et de sortie)
  • Les quittances de loyer gratuites délivrées mensuellement sur simple demande du locataire
  • Le règlement de copropriété et le dernier procès-verbal d'assemblée générale si le bien est en copropriété

Point de vigilance : l'absence de DPE ou sa non-conformité expose le propriétaire à une amende pouvant atteindre 1 500 € pour une personne physique. De plus, le locataire peut saisir le juge pour obtenir une réduction de loyer. La digitalisation de ces documents via des plateformes de gestion immobilière simplifie considérablement cette responsabilité.

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Les devoirs de l'occupant : usage, entretien et respect du contrat

Louer un logement confère des droits, mais aussi des responsabilités clairement définies par le bail et la loi. La bonne exécution de ces obligations garantit une relation locative sereine et évite les litiges coûteux.

Le paiement du loyer et des charges récupérables

Le paiement du loyer à la date prévue au contrat est le premier devoir du locataire. Le retard ou le non-paiement constitue un manquement grave pouvant déclencher une procédure judiciaire avec clause résolutoire. Les charges récupérables s'ajoutent au loyer. Elles comprennent la taxe d'enlèvement des ordures ménagères et les frais de chauffage et d'eau chaude en collectif.

Notez aussi les dépenses d'entretien des parties communes tout comme la redevance ou provision pour l'eau froide. Il ne faut pas ignorer l'entretien courant des espaces verts et les équipements collectifs. Le décret n° 87-713 liste exhaustivement ces charges. Tout ce qui n'y figure pas reste à la charge du bailleur. Le locataire reçoit chaque année une régularisation avec justificatifs des dépenses réelles.

Pour le propriétaire, il est conseillé de souscrire à une assurance loyers impayés pour nos investisseurs. Avec un taux d'impayés de 2,3% dans notre portefeuille (contre 5,1% en moyenne nationale), cette sécurisation représente un investissement rentable dès la première année.

Les réparations locatives et l'entretien annuel

Le locataire assume l'entretien courant du logement et les menues réparations définies par le décret n° 87-712. Cette liste comprend notamment l'entretien annuel de la chaudière et le remplacement des joints de robinetterie et des flexibles de douche. Prenez aussi note du graissage des gonds, des poignées et des mécanismes de fermeture. A cela s'ajoutent la réparation des petites dégradations et l'entretien des espaces extérieurs privatifs.

La notion de vétusté joue un rôle central lors de l'état des lieux de sortie. Un équipement normal usagé par le temps et l'usage normal ne peut être facturé au locataire. Une grille d'ancienneté, établie par les tribunaux, fixe la durée de vie théorique de chaque élément.

Le respect de la destination des lieux : pas de transformation sans accord

Le bail définit l'usage du logement comme une habitation principale, un usage mixte professionnel et habitation, ou la location meublée. Le locataire ne peut modifier cet usage sans accord écrit du propriétaire.

De même, toute transformation structurelle nécessite l'autorisation préalable du bailleur et, le cas échéant, du syndic de copropriété. Le trouble de voisinage répété constitue également un manquement aux obligations contractuelles. Le locataire doit garantir la jouissance paisible des lieux aux autres occupants de l'immeuble.

Tableau comparatif : qui paie quoi en 2026 ?

Pour clarifier immédiatement la répartition des responsabilités, voici un tableau synthétique basé sur le cadre juridique français et nos 10 années d'expérience terrain :

Nature de l'intervention Responsable Prix estimé (2026)
Entretien annuel de la chaudière Locataire 120 € – 200 €
Rénovation énergétique globale Propriétaire 250 € – 450 € /m²
Taxe d'enlèvement des ordures ménagères Locataire (via charges) 150 € – 300 € /an
Remplacement du ballon d'eau chaude Propriétaire 600 € – 1 200 €
Dépôt de garantie (location nue) Locataire 1 mois de loyer HC
Réparation de la toiture Propriétaire 80 € – 200 € /m²
Changement des joints de robinetterie Locataire 15 € – 40 €
Remplacement des fenêtres (isolation) Propriétaire 300 € – 800 € /fenêtre

Sources : Loi n° 89-462 du 6 juillet 1989, Décret n° 87-712 du 26 août 1987, Barèmes ANAH 2026, DGFinances Publiques, Engie, France Rénov', Artisanat.fr, Fédération Française du Bâtiment, ADEME.

Litiges et médiation : les nouvelles procédures

Malgré un cadre juridique précis, les conflits locatifs persistent. La loi ALUR et ses évolutions successives ont renforcé les dispositifs de conciliation pour désengorger les tribunaux.

La conciliation préalable obligatoire

Depuis 2024, toute saisine du tribunal judiciaire pour un litige locatif doit être précédée d'une tentative de conciliation. Cette démarche gratuite s'effectue auprès de la Commission Départementale de Conciliation (CDC) ou d'un conciliateur de justice.

Le juge vérifie systématiquement cette étape préalable. En l'absence de preuve de tentative de conciliation, la demande est irrecevable. Ce processus de médiation résout 40% des litiges sans procédure judiciaire, selon les statistiques du Ministère de la Justice 2025.

Le rôle des plateformes de gestion pour prévenir les conflits

Les outils numériques transforment la relation locative. Cela vous donne accès à un espace documentaire partagé (bail, état des lieux, diagnostics, quittances) et une messagerie sécurisée traçant tous les échanges. Une plateforme de qualité peut aussi intégrer un système de déclaration et un suivi des travaux avec photos horodatées.

N'oubliez pas les rappels automatiques de paiement et d'échéances contractuelles. Cette traçabilité numérique constitue une preuve solide en cas de contentieux. Cela permet de diviser par cinq les procédures judiciaires.

L'exécution forcée et l'expulsion

En cas de non-paiement persistant malgré les relances, le propriétaire peut actionner la clause résolutoire du bail. La procédure se déroule en plusieurs étapes à commencer par la mise en demeure par courrier recommandé avec accusé de réception. Vient ensuite la saisine du tribunal judiciaire pour demander la réalisation du bail avant de passer par le commandement de quitter les lieux délivré par huissier après jugement.

L'intervention de la force publique peut être demandée si le locataire refuse de partir volontairement. Cette procédure dure en moyenne 12 à 18 mois en région parisienne, coût total compris entre 1 500 et 3 000 €. D'où l'importance de la prévention et de l'assurance loyers impayés.

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L'investissement locatif en France : anticiper pour valoriser

Au-delà des obligations légales, la compréhension fine de ces responsabilités transforme votre approche de l'investissement immobilier. Chaque euro investi dans la mise en conformité, l'amélioration énergétique ou la qualité de gestion se traduit par un taux d'occupation optimisé. Les logements décents et bien entretenus se louent 30% plus vite. L'anticipation permet aussi de fidéliser les locataires. En effet, la durée moyenne de location passe de 2,3 à 4,7 ans dans notre portefeuille premium.

Les aides financières mobilisables en 2026

Pour accompagner les propriétaires dans la mise aux normes, plusieurs dispositifs d'aides existent :

  • MaPrimeRénov' : jusqu'à 90% du montant des travaux pour les ménages très modestes, 75% pour les modestes (conditions spécifiques pour les bailleurs)
  • Certificats d'Économie d'Énergie (CEE) : primes versées par les fournisseurs d'énergie
  • Éco-prêt à taux zéro : financement sans intérêts jusqu'à 50 000 € pour les rénovations globales
  • Aides locales : dispositifs complémentaires selon les communes et régions

L'Agence Nationale de l'Habitat (ANAH) centralise ces dispositifs via le service France Rénov'. Un accompagnement personnalisé est proposé gratuitement pour définir le parcours de rénovation adapté à votre bien.

La surface habitable et les normes de décence

Un logement décent doit respecter des critères stricts de surface et de salubrité :

  • Surface minimale : 9 m² avec une hauteur sous plafond de 2,20 m minimum, soit un volume habitable de 20 m³
  • Absence d'humidité : pas de traces d'infiltration, de moisissures importantes
  • Équipements conformes : installation électrique aux normes, eau potable, évacuation des eaux usées fonctionnelle, chauffage adéquat
  • Santé et sécurité : absence de risque manifeste pour la sécurité physique ou la santé du locataire

Un locataire peut saisir la commission de conciliation puis le juge si le logement ne remplit pas ces conditions. Le tribunal peut ordonner la réalisation des travaux sous astreinte, réduire le loyer, voire prononcer la résiliation du bail aux torts du propriétaire.

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Comprendre l'obligation du propriétaire et du locataire est important pour chaque partie

Propriétaires bailleurs et locataires partagent un intérêt commun qui est la qualité et la pérennité du logement. Loin d'être une contrainte, le cadre réglementaire français protège les deux parties et structure une relation équilibrée.

Un propriétaire informé et proactif maximise sa rentabilité locative tout en minimisant les risques. Les obligations de décence énergétique ne sont pas une menace, mais une opportunité pour attirer les meilleurs locataires. Pour les locataires, connaître vos droits et devoirs vous protège des abus et vous permet d'occuper un logement aux normes, confortable et sain.

Vous souhaitez sécuriser votre investissement locatif ou optimiser la gestion de votre patrimoine immobilier ? Dans ce cas, il est fortement recommandé de vous tourner vers une agence de gestion locative. Celle-ci saura vous aider pour assurer la rentabilité de votre projet. Par ailleurs, une agence accompagne en même temps le propriétaire et le locataire. Cela passe par la transformation des obligations en levier de performance.

Les questions fréquentes sur l'obligation du propriétaire et du locataire

Qui doit payer pour une fuite de canalisation encastrée ?

Le propriétaire assume systématiquement les réparations des canalisations encastrées. Cette règle découle de l'article 606 du Code civil qui lui attribue les grosses réparations et tout ce qui touche à la structure du bâtiment. La distinction est simple ; si le problème nécessite de casser un mur, un sol ou un plafond, c'est au bailleur de payer. Le locataire ne prend en charge que les fuites visibles sur les raccords et joints apparents.

Le propriétaire peut-il interdire les animaux de compagnie en 2026 ?

Non, depuis la loi de janvier 2024, une clause interdisant tous les animaux de compagnie est réputée non écrite. Le propriétaire ne peut refuser un animal domestique que s'il cause des nuisances avérées aux autres occupants ou si le règlement de copropriété l'interdit expressément.

Comment contester un état des lieux de sortie ?

Vous disposez de 10 jours après la remise des clés pour contester l'état des lieux de sortie par lettre recommandée avec accusé de réception. Cette contestation doit être précise : listez point par point les désaccords, joignez des photos de l'état des lieux d'entrée pour comparer, mentionnez l'ancienneté applicable pour chaque élément contesté. Si le propriétaire refuse de modifier l'état des lieux ou de restituer tout ou partie du dépôt de garantie. Saisissez la Commission Départementale de Conciliation dans les 3 mois.

Quels sont mes recours si le propriétaire ne fait pas les travaux obligatoires ?

Commencez par une mise en demeure écrite détaillant les travaux nécessaires et leur fondement légal (décence, sécurité, article du Code civil). Joignez des photos et, si possible, un devis d'artisan. Fixez un délai raisonnable (généralement 2 mois pour des travaux non urgents, 48h pour une urgence menaçant la sécurité). Sans réponse ou en cas de refus, vous pouvez saisir la Commission Départementale de Conciliation avant de passer par un tribunal judiciaire.

Le bailleur peut-il augmenter le loyer librement en 2026 ?

Non, l'augmentation du loyer est strictement encadrée. En cours de bail, le propriétaire peut réviser annuellement le loyer selon l'Indice de Référence des Loyers (IRL) publié par l'INSEE, si cette clause figure au contrat. Cette révision ne peut excéder la variation de l'IRL, actuellement autour de 3,5% annuels. Au renouvellement du bail, si le loyer est manifestement sous-évalué par rapport au marché local. Le propriétaire peut proposer une augmentation supérieure à l'IRL. Mais cette réévaluation est plafonnée à 50% de la différence entre le loyer actuel et le loyer médian du secteur, étalée sur 3 ou 6 ans selon la zone.